lundi 18 juillet 2011

Vitres cassées, murs tagués… : Le consulat du Sénégal à Paris envisage de faire payer aux présumés auteurs les dégâts occasionné

Les 31 manifestants arrêtés au consulat n'auront pas la même chance que les 200 qui ont été arrêtés à l'ambassade du Sénégal à Paris. Au moment où les derniers ont été libérés sans aucune charges, les premiers risquent de répondre devant la justice française si le Consul ne retire pas la plainte déposée contre eux. Mieux, s'ils sont condamnés, ils risquent de payer la note des dégradations.C'est la volonté des auteurs consulaires sénégalaises en France.



(Correspondant permanent à Paris) - Les tagueurs des murs et les casseurs des vitres de deux portes et des chaises du Consulat risquent d'être traînés devant la justice. Les autorités consulaires comptent faire payer les présumés coupables. C'est ce que les 16 manifestants, accusés d’être les auteurs, ont laissé entendre à la sortie de leur garde à vue avant-hier. ‘On nous a dit que le Consul nous accuse de dégradation des biens du consulat et que nous devrons payer’, témoigne Aïssata Sall, militante de l'Alliance pour la république (Apr). Qui ajoute que leurs empreintes ont été prises à la police.

Parmi les 31 arrêtés puis libérés, 16 ont été reconnus par les services de sécurité du Consulat comme étant les auteurs présumés des dégradations. Et parmi ces 16, trois sont des filles. Il s'agit, entre autres, de Demba Sow, Aïssata Sall, Seynabou Dia, Emné Fakry, Tamsir Faye, Alassane Dieng, Hamet Omar Sarr, Amadou Gaye, Ngayane Faye, Issa Samb, Alphousseyni Gassama, Mamadou Lamine Cissé dit Barési, Ibrahima Diouf... C'est le service de sécurité du Consulat qui a procédé à leur identification.

Tous attendent une convocation des tribunaux français. Aïssata Sall récuse cette accusation des autorités consulaires. Elle affirme ne pas être concernée par les dégradations, même si elle a participé à la manifestation. Pour elle, non seulement le service de sécurité du Consulat n'a pas de preuve, mais il a porté des accusations sur ceux qui ont l'habitude d'y aller. En tous les cas, Demba Sow de l'Alliance pour la République, qui est dans le lot des accusés, informe que la police a ‘transféré (leurs) dossiers au parquet’.‘Ils nous ont dit qu'ils vont nous convoquer ultérieurement. Sans plus de précision.Mais d'autres disent que l'affaire va être classée sans suite si le Consul retire sa plainte. On attend de voir’, explique Demba Sow. Lui et ses camarades ne comprennent pas que les autorités consulaires leur en veuillent à ce point. Mais ils n'ont pas peur, disent-ils, de les affronter au tribunal. D'autant qu'ils ne se sentent coupables de rien. D'ailleurs, ils disent être fiers d'avoir porté le combat du peuple contre le projet de loi finalement retiré par le Chef de l'Etat.

Toutefois, cette plainte du Consulat du Sénégal à Paris pèse sur leur tête comme une épée de Damoclès.Que vont-ils faire alors ? Ils disent attendre sereinement leur convocation devant les tribunaux français.Deux avocats les assistent.Il s'agit de Mes Abdoulaye Tine de Car Leneen et Moussa Diop.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire