dimanche 15 mai 2011

POLITIQUE Amsatou Sow Sidibé Accuse : ‘ Il Y A Une Sensation De Sabotage En Direction De La Présidentielle De 2012 ’ ’


Le démenti du ministre de l’Intérieur sur le blocage des cartes d’identité en vue d’empêcher les jeunes de s’inscrire sur les listes électorales n’y a rien changé. Le débat sur l’affaire des cartes d’identité nationale continue de plus belle. Et, après Bennoo, c’est au tour de Amsatou Sow Sidibé, candidate à l’élection présidentielle, de revenir à la charge. ‘Il y a une mascarade qui ressemble à une catastrophe voulue. Une sensation de sabotage, du vrai sabotage en direction de la présidentielle de 2012’. Parce que, poursuit Amsatou Sow Sidibé, ‘beaucoup de gens ne sont pas inscrits sur les listes, simplement parce que les acteurs désignés pour l’organisation de ces inscriptions en vue de ce rendez-vous majeur qu’est l’élection présidentielle, ont fait black out’. Et c’est encore ‘plus grave, plus catastrophique’ pour notre pays qui se veut être un pays démocratique lorsque, ajoute-t-elle, ‘on parce que quelque part ces pièces d’identité et qu’on demande aux populations de quitter des coins les plus reculés pour venir les chercher’. Selon la candidate de Car/Leneen qui faisait hier, face à la presse, ce travail incombe à l’Etat qui a failli dans sa mission. Or, explique l’universitaire, l’Etat est le premier responsable de la réalisation des droits des personnes et, spécialement, les droits politiques du citoyen. C’est pourquoi, dit-elle, ‘nous demandons au ministre de l’Intérieur de proroger la date de l’inscription sur les listes électorales pour permettre aux Sénégalais d’exercer un acte élémentaire, civique et politique’.
Prorogation de la date des inscriptions sur les listes

Autre manquement souligné, toujours en perspective de la présidentielle de 2012, les Sénégalais dont l’inscription sur les registres de l’état civil n’a jamais été réalisée. Ces personnes n’ont pas d’existence juridique et l’Etat devait s’atteler à leur trouver un acte par l’organisation d’audiences foraines. C’est le cas, par exemple indique Amsatou Sow Sidibé, ‘des populations du Plan Jaxaay qui ne sont pas en mesure de demander des extraits de naissance par la procédure des audiences foraines. Elles sont ballotées entre différentes juridictions et aucune d’elles n’est capable d’organiser les audiences foraines pour ces populations. C’est une autre violation des droits politiques de la personne humaine et même du droit à l’existence de l’individu. Ces personnes réclament des audiences foraines et si l’Etat ne le fait pas c’est qu’il est en train de commettre des fautes lourdes’, fait-elle savoir.

Sur l’utilisation des récépissés de dépôt de demande de carte d’identité, pour des inscriptions sur les listes électorales, la candidate de Car/Leneen prévient : ‘Tout ce que nous demandons c’est que ces récépissés qui ne sont pas des pièces d’identité ne soient pas utilisés pour organiser une fraude massive’. Aussi, invite-t-elle dans la même lancée le ministre de l’Intérieur à vérifier le fichier électoral pour savoir s’il ne comporte pas de doublon. Parce que ‘les doublons sont une dangerosité inégalée. Je suis persuadée que ça existe. Nous n’incriminons personne, mais nous demandons le contrôle du fichier électoral’, demande Mme Sidibé.

CHARTE DES ASSISES NATIONALES : Les réserves d’Amsatou Sow Sidibé

Le fait de n’avoir pas signé la charte des Assises nationales n’empêche pas Amsatou Sow Sidibé d’émettre des réserves sur certains points de ce document. Il s’agit, entre autres, de la transition et du système politique proposé par les Assises. Sur le premier point, la candidate de Car/Leneen à l’élection présidentielle n’est pas favorable à une transition. Parce que, explique Amsatou Sow Sidibé, ‘nous pensons que le Sénégal regorge de personnes ressources et de qualité qui, réunies en équipe pourront faire du Sénégal un pays émergent sans avoir à faire vivre au peuple sénégalais, le calvaire d’une campagne électorale permanente. S’il y a une transition, au bout d’un ou deux ans, il y aura encore d’autres élections’.

La deuxième réserve porte sur le système politique proposé par les Assises. A ce niveau, l’universitaire, agrégée en droit privé, estime que ‘la réflexion doit être poursuivie’.

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