Le leader du mouvement citoyen Car/Lennen, le Pr Amsatou Sow Sidibé demeure convaincue que la chute de Me Wade et son régime est plus qu’évidente du fait du « désespoir » qui a fini par gagner les populations, particulièrement les jeunes. S’il y a un leader politique aussi convaincu du départ de Me Wade et de son régime libéral en 2012, c’est certainement le Pr Amsatou Sow Sidibé leader de Car/Leneen. En effet, cette universitaire fête « par anticipation le 1er anniversaire de la renaissance de l’espoir en 2013 ». Hier, bien après la conférence de presse qu’elle a donnée, Mme Sidibé revient sur les raisons de son optimisme : « On parle beaucoup de renaissance, pourtant ce sont de dignes fils du pays qui se sont immolés à cause d’un désespoir. » Un désespoir exacerbé par la promotion de la « culture du clientélisme, du favoritisme ». Ces facteurs traduisent, selon elle, une « déchirure du contrat social » qui liait le pouvoir et le peuple.
Pour « faire revivre » ce contrat de confiance, le leader de Car/Leneen propose le remède suivant : « Replacer l’homme au centre des préoccupations en faisant respecter les droits humains des citoyens. Rappeler que le pouvoir appartient au peuple et non à un groupe d’individus qui se partage les ressources nationales (…), qui infantilise les populations en leur faisant voter moyennant 2 000, 5 000, 10 000 francs, des tee-shirts ou un sandwich. » Elle appelle par conséquent les Sénégalais à un « sursaut national » en s’inscrivant massivement sur les listes électorales dont elle propose la prorogation de la date de clôture jusqu’à la fin du mois de juillet. La raison : « De manière volontaire, les acteurs qui devaient permettre aux citoyens d’acquérir une carte d’identité et de s’inscrire sur les listes ont fait un blocage au profit de leurs propres militants. » Ne lui parlez surtout pas des cartes d’identité en souffrance dans les commissariats, comme l’avait déclaré le ministre de l’Intérieur, car le Pr Amsatou Sow Sidibé est scandalisée. « Est-ce que dans un pays organisé on peut avoir 25 000 cartes non distribuées », se demande-t-elle. « C’est de l’informel inadmissible et intolérable. Chaque carte d’identité devait avoir sa destination et son destinataire. C’était au ministère de l’Intérieur de l’organiser. » Le leader de Car/Leneen s’est en outre prononcé sur les Assises nationales. Bien qu’elle ait signé la Charte démocratique et de bonne gouvernance, elle y émet des réserves. La première est relative à la transition : « Nous pensons que le Sénégal regorge de personnes ressources de qualité qui, réunies en équipe, pourront faire du pays un pays émergent sans pour autant faire subir aux Sénégalais le calvaire d’une campagne électorale permanente », argumente-t-elle. Avant de poursuivre : « En 2001, on a fait une nouvelle Constitution et on n’a pas eu de transition. L’important, c’est de faire une bonne Constitution ainsi que les réformes nécessaires. C’est le régime en place qui doit faire ce travail. » Sa seconde réserve porte sur le type de régime. Elle indique : « Les Assises nationales ont proposé le régime parlementaire que nous ne partageons pas. Nous préférons poursuivre la réflexion et trouver une solution médiane. » En d’autres termes, précise l’universitaire, « il faut un régime consensuel pour le Sénégal ».
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